Et la planète devint malade. Sur la montée des problèmes globaux et la généalogie du planétaire
Résumé
L’article qui suit a été rédigé il y a un quart de siècle, durant l’été et l’automne 1990. Il tentait, avec les limites des lectures de l’époque et, certainement, aussi avec quelque parti pris et quelques assertions empreintes du langage d’alors, de rendre compte de la généalogie du planétaire, du surgissement de la question du changement climatique et des problèmes globaux. Natures Sciences Sociétés a jugé bon de publier, dans la rubrique « Regards », cette contribution dans sa forme originelle (deux encadrés ont été ajoutés) ; elle apporte, en effet, des éléments historiques et contextuels précieux pour analyser la situation actuelle et elle montre bien la permanence ou le glissement de certaines questions.
Le contexte entremêlait les alertes des scientifiques sur la couche d’ozone et le climat, ainsi que la perception de ces périls inédits par les politiques et les grands médias ; les débats entre scientifiques, physiciens et climatologues sur la théorie de « l’hiver nucléaire » et les conséquences planétaires de celle-ci ; les négociations autour de la « guerre des étoiles » et sur la diminution des arsenaux nucléaires entre les deux superpuissances ; la rhétorique de « La Terre, notre maison commune » par Mikhaïl Gorbatchev et la montée du concept de développement durable ; et, enfin, la guerre du Golfe et la géopolitique de l’énergie, comme un premier signe, ou un premier acte, d’embrasements à venir.
Encore aujourd’hui, à l’approche de la Conférence Paris Climat 2015, après les transformations engendrées par la globalisation économique et la prise de conscience des effets proprement géologiques des activités humaines (l’ère de l’Anthropocène, comme l’a nommée Paul Crutzen), l’archéologie du planétaire et de la montée des problèmes communs à l’humanité demeure, nous semble-t-il, un objet et un enjeu de connaissance.
Cet article a une histoire. Il avait été retenu, en décembre 1990, pour publication dans le numéro de février 1991 de la revue La Recherche. Il n’est cependant jamais paru. L’auteur dédie sa publication à Martine Barrère ; décédée en 1995, après avoir été chercheur au Commissariat à l’énergie atomique, puis enseignante à l’université, elle fut une grande figure du journalisme scientifique.
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