International political economy of climate negotiations while taking into account the mitigation and adaptation costs
Économie politique internationale des négociations climat et prise en compte des coûts d’atténuation et d’adaptation
Résumé
Our research focuses on the cooperation and climate governance in the post-Copenhagen era. Its main purpose is to observe and define the evolution of the climate regime, based on the positions of the European Union, China and the United States. These three countries can be considered as big emitters, major economies, as well as great powers. Two main drivers are taken into account in our analysis : mitigation and adaptation costs to climate change. The starting point for our research is to be found in the polarized evolution of the climate regime. The most illustrative aspect of this “metamorphosis” is the shift, in 2009, from the top-down to the bottom-up architecture of the climate regime. Thus, we resort to a hybrid theoretical background, which consists of both international political economy and climate change economy. The joint contribution of the two approaches allows us to analyze international political economy with climate economy as an input, as well as the impact of international relations on the main economic framework of climate change. Our research is based on a specific cooperation model, known as the “k-group” theory, as developed by Duncan Snidal (1985). Within this framework of minilateral cooperation, the thesis that we defend is that it is possible to have a climate k-group which may have a trigger effect in order to obtain an ambitious regime. The starting point for our argument is that this group can be considered as a “club of the relevant”, and that what it needs to achieve in order to constitute a k-group is to establish a “coalition of the willing”. The capacity and the willingness to act are mainly influenced by the costs they have to bear, that is the costs to mitigate their emissions and to adapt to the climate change consequences. Meanwhile, the group’s collective commitment depends on other countries’ actions. More precisely, the incentive mechanism is built on the idea that cooperation is meant to widen, in order to eventually prevent free riding. Our main results are to be regarded in the light of the COP 21 outcome. If the k-group works, it is because our three countries decide to move forward and accept to bear mitigation costs that are higher than those of other countries’. Their collective commitment should trigger a virtuous dynamic which would impose on climate regime a collective leadership of these three countries, thus leaving the others with no other way than to follow. If the k-group does not work, it is because our three actors consider upfront costs too high with respect to their own interests, as well as to the risk of free riding (if the others do not go along). Given our three actors’ economic and political context, this scenario seems likely. Finally, we rather favor in our work the Europe-China tandem. We argue that the kgroup should be built on this joint cooperation, since, unlike the United States, Europe appears to be more willing to endorse an ambitious regime, whereas China seems an unavoidable actor. Thus, China, which faces a major impact of climate change, should play along with Europe if it wishes to obtain an agreement that is not solely based on minimal (national) contributions.
Cette thèse traite de la coopération et de la gouvernance climat dans l’ère post Copenhague. Son objectif est de caractériser l’évolution du régime climatique, prenant appui sur les positions de l’Union européenne, la Chine et les États-Unis, qui peuvent être désignés, à la fois en tant que gros émetteurs, économies majeures et grandes puissances. Deux déterminants sont considérés structurants pour cette analyse : les coûts d’atténuation des émissions et les coûts d’adaptation. Le point de départ de notre thèse se trouve dans l’évolution polarisée du régime climatique. Le fait le plus marquant de cette « métamorphose » est le passage, en 2009, de l’approche top-down à une approche bottom-up. Pour ce faire, nous mobilisons un cadre théorique hybride, qui comprend l’Économie politique internationale et l’économie du changement climatique. L’apport combiné de ces deux approches permet d’analyser la politique internationale du climat à travers l’économie de l’environnement et inversement, de renseigner l’incidence que ces relations peuvent avoir sur la logique économique. Nous proposons une approche spécifique de la coopération, basée sur la théorie du « k-groupe » de Duncan Snidal (1985). Dans ce cadre coopératif minilatéral, la thèse que nous soutenons est qu’il est possible d’avoir un k-groupe pour le climat et que celui-ci peut avoir un effet bénéfique sur la mise en place du régime climat. Nous argumentons que ce groupe peut être considéré comme un « club of the relevant » et que, pour former un k-groupe, il est nécessaire que les pays constituent une « coalition of the willing ». Ce qui structure la capacité et la volonté de l’action, ce sont principalement les coûts que cela implique, coûts d’atténuation et d’adaptation. En même temps, l’engagement de ce groupe se base sur le conditionnement. Le dispositif incitatif est constitué par l’idée d’une coopération de plus en plus large, qui atténue le problème du passager clandestin. Les résultats de recherche sont appréciés à la lumière de l’aboutissement de la COP 21. Si le k-groupe fonctionne, c’est que les trois pays décident d’aller de l’avant et acceptent d’endosser des coûts d’atténuation plus importants que les autres pays. Cet engagement collectif déclencherait un mouvement vertueux qui imposerait au régime climat un leadership partagé entre ces trois pays, ouvrant la voie aux autres. Si le k-groupe ne fonctionne pas, c’est parce que nos acteurs considèrent les coûts à court terme trop importants au regard de leurs propres intérêts et au regard du risque du free riding de la part des autres États. Compte tenu de la conjoncture économique dans laquelle se trouvent nos trois acteurs, ce scénario apparaît comme étant probable. Enfin, dans notre modèle de l’analyse de la coopération nous privilégions le tandem Europe-Chine. Nous montrons que cette coopération tripartite devrait se construire à partir de ce binôme, du moment où, à la différence des États-Unis, c’est l’Europe qui apparaît comme étant plus volontaire. La Chine, l’acteur incontournable du climat, qui risque de subir les conséquences du changement climatique de plein fouet, a plus d’intérêt à se rallier à l’Europe si elle souhaite obtenir un accord qui ne soit pas basé uniquement sur des contributions (nationales) minimales.