De la Cour de sûreté de l’État aux lois antiterroristes : les mesures d’exception au secours des Assad en Syrie
Résumé
La Cour de sureté de l’État ou les lois antiterroristes restent des outils de répression permettant au régime de dissuader toute opposition même non violente tout en restant dans un cadre légal. Il est certain que ces mesures ne peuvent pas expliquer à elles seules la longévité du régime syrien. Toutefois, le recours aux juridictions s’inscrit dans une démarche rationnelle visant à légitimer le pouvoir et à légaliser la violence de l’État-régime tout en montrant une capacité d’ajustement ou d’adaptation aux circonstances nationales, régionales et internationales.
Il s’agit d’établir un lien entre les différentes démarches de légitimation employées par le régime syrien en vue de conserver le pouvoir (discours, mémoires, représentations,) et les mesures juridiques d’exception (lois, tribunaux, actions) permettant de légaliser la répression. Cette communication cherche donc à mettre l’accent, dans le cas syrien, sur le rôle des mesures d’exception dans la longévité du régime du Baath en Syrie à travers l’analyse du fonctionnement et du comportement des Assad face à la question de la pérennisation au pouvoir à la lumière des enjeux régionaux et internationaux (conflit interne, confessionnalisation des conflits, guerre contre le terrorisme…). Le cadre temporel s’étend sur la période post 2011 avec un retour sur la période du règne d’Assad père (1970-2000).