King Lear : une œuvre inter- et pluri-médiale
Résumé
With the successful production of King Lear directed by Georges Lavaudant that toured France in 2022 (in particular in the MC2, Grenoble), a new opportunity was given to the community of scholars to explore this masterful play as well as its various appropriations in the contemporary cultural landscape. Written between 1603 and 1606 by William Shakespeare, Lear has never stopped arousing the interest of 20th- and 21st-century directors. Yet, artists from other fields have also conveyed its force with different tools, whether in operatic versions, paintings, films, poetry or novels. The aesthetic choices of painters, choreographers and moviemakers have inevitably directed the viewers’ gaze and modified the perspective of the play.
What are the narratives conveyed by all these aesthetics and what have the latter kept from or transformed in the play? How do these aesthetics either superimpose each other within the play (intermediality) or communicate among one another outside it (pluri-mediality)? How do they attract the audiences (readers, scholars, auditors)? Can they really fascinate all the generations and address all the sensitivities? Finally, what traces have they left behind them in history? In order to answer those questions, the present issue of Représentations dans le monde Anglophone gathers the works of authors from the fields of Literature, Arts and Languages to assess the central position of King Lear in research.
La venue du Roi Lear dirigé par Georges Lavaudant à la Maison de la Culture de Grenoble (MC2) en novembre 2022 a offert à la communauté de chercheuses et de chercheurs en lettres, art et anglais, l’opportunité de réfléchir à cette œuvre magistrale et à ses diverses facettes dans l’espace culturel contemporain. Écrit entre 1603 et 1606 par William Shakespeare, Le Roi Lear n’a cessé de susciter l’intérêt des grands metteurs en scène des XXe et XXIe siècles, mais d’autres domaines artistiques ou littéraires s’en sont également emparés que ce soit à l’opéra, chez les peintres, les cinéastes, les poètes ou dans les albums illustrés. Sous ces formes différentes, l’histoire du Roi Lear s’est inévitablement transformée, les particularités stylistiques du script, du scénario ou de la partition mettant en lumière certains aspects de l’intrigue au détriment d’autres, relégués au second plan voire omis. Les choix esthétiques du peintre, du chorégraphe ou du scénographe eux aussi ont orienté le regard de l’observateur et modifié la perspective de l’œuvre.
Quels sont ces autres récits ou démarches narratives et quelle mémoire de l’œuvre veulent‑ils transmettre ou transformer ? Comment ces expressions artistiques se superposent‑elles ou dialoguent‑elles à l’intérieur de l’œuvre (intermédialité) et à l’extérieur (pluri‑médialité) de celle‑ci ? Quels liens établissent‑elles avec le public, qu’il soit auditeur, observateur ou lecteur ? Parviennent‑elles effectivement à toucher toutes les générations, toutes les sensibilités ? Enfin, quelles traces laissent‑elles dans l’Histoire, celle de notre temps ? Afin de croiser nos réponses à ces questions, ce numéro de Représentations dans le monde anglophone rassemble les travaux issus de divers domaines littéraires et artistiques par lesquels les auteurs interrogent la place qu’occupe le Roi Lear aujourd’hui encore dans le champ de leur recherche.