La guerre et la menace de guerre nucléaire comme instruments diplomatiques et stratégiques d’une Russie autocratique en quête de sécurité et de puissance
Résumé
Le système politique organisé par Vladimir Poutine fait référence à la nécessité d’une « verticale du pouvoir » en vue de d’éviter l’alternance politique considérée comme un facteur d’instabilité et de faiblesse. Dans un pays où un groupe d’oligarques s’est partagé les richesses du pays, le Kremlin défend un patriotisme personnalisé qui s’exprime par une obéissance « aveugle » à l’action gouvernementale. Inspiré par Ilyine, mais aussi par Dostoïevski, il s’agit de refuser les valeurs occidentales décadentes et de mettre en place un national-impérialisme religieux, capable d’étendre son influence et sa foi à toute sa zone d’influence. La décision de l’opération spéciale en Ukraine était préparée sans doute de longue date, mais début 2022 une fenêtre d’intervention s’est ouverte pour le Kremlin, avec plusieurs facteurs s’affaiblissement des « ennemis » potentiels (Covid-19, crise de l’OTAN, élections démocratiques présidentielles, changements de gouvernements, procrastination européenne, impopularité du gouvernement de Kiev, faiblesse de l’armée ukrainienne, etc.). Aujourd’hui, une guerre d’attrition se profile, mais indépendamment de la victoire militaire de l’un des deux pays, de nombreux scenarios peuvent être conçus, en fonction notamment de la situation économique des pays en action, de l’importance mouvante des forces militaires comparées, des stratégies engagées par les belligérants, de l’utilisation ou non des forces nucléaires, des renversements toujours possibles des régimes dans les deux pays, du soutien populaire et des instances internationales, etc. Le système de libre-échange est aujourd’hui fortement contesté par les politiques mercantilistes, une nécessité au regard des menaces qui pèsent sur la permanence des chaînes de valeurs.
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