Proust et Angelopoulous. L'éternité et un jour et les « intermittences du coeur » : une Recherche du temps perdu dans l'oeuvre d'Angelopoulos
Résumé
L'Éternité et un jour est un film tout à fait à part dans l'oeuvre du cinéaste grec Angelopoulos i. Je tenterai de montrer que ce caractère particulier pourrait tenir à une influence proustienne, ou peut-être à Séféris superposé à Proust, ou Proust passé par le filtre de Séféris. J'essaierai de le montrer par plusieurs moyens différents : à partir d'une analyse de différents détails dans le film, de remarques sur la société mise en scène, sur le cadre architectural et esthétique, et enfin une analyse plus détaillée des similitudes entre une séquence du film, la visite du personnage joué par Bruno Ganz à sa mère dans une maison de retraite, et une scène de la Recherche du temps perdu, la Nekuia dans Sodome et Gomorrhe, où le narrateur retrouve sa grand-mère par un phénomène de mémoire involontaire, puis essaie de la retrouver dans un rêve, dans l'hôtel à Balbec où ils avaient occupé des chambres voisines. Le titre du film, certes fait référence à Shakespeare, d'après Angelopoulos lui-même ii : on trouve eternity et one day dans des contextes voisins dans plusieurs Sonnets, et dans la scène 1 de l'acte I de Love's labours lost : The endeavor of this present breath may buy That honour which shall bate his scythe's keen edge And make us heirs of all eternity. iii dit solennellement le roi Ferdinand, en finissant emphatiquement sur la clausule eternity, tandis que Biron lui fait écho de manière vulgaire,
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