Optimisation de la procédure de cartographie rétinotopique par IRMf pour une application clinique
Résumé
But de l'étude. Les bases d’une méthodologie de cartographie non-invasive des aires visuelles en IRMf ont
été posées par les travaux princeps de Sereno (Sereno et al. 1995). Depuis, cette approche permettant de
délinéer les aires visuelles de V1 à hV4 a été couramment utilisée dans de nombreuses études. La durée des
acquisitions permettant une cartographie précise reste importante (45 min) et rend difficile son application en
clinique. Face à ce constat, quelques travaux ont proposé des méthodes pour réduire la durée d’acquisition en
augmentant le rapport signal sur bruit par l’ajout d’une tâche attentionnelle centrée sur le stimulus (Bresler &
Silver, 2010) ou l’intégration d’une grille de fixation (Schira et al. 2009). Notre objectif est d’intégrer ces
méthodes d’optimisation et d’étudier l’influence de la réduction du temps d’acquisition sur la qualité des cartes
obtenues pour rendre la procédure applicable en recherche clinique.
Matériel et méthodes. 6 sujets (3H, 24 ± 4 ans) ont réalisé une cartographie de 45min intégrant nos
optimisations en IRM 3T. Puis, 2 sujets (1H, 26 ± 2 ans) issus des 6 initiaux ont réalisé une seconde
cartographie de 45min sans optimisation.
Nous avons utilisé les stimuli périodiques classiques de
cartographie (Warnking et al. 2002) avec des cercles en
expansion/contraction (figure 1A) codant pour les coordonnées
d’excentricité et un secteur en rotation dans les deux sens (figure
1B) codant pour les coordonnées d’angle polaire. Pour notre
cartographie optimisée, nous avons intégré une grille de fixation
présente tout au long de la stimulation visuelle ainsi qu’une tâche
attentionnelle centrée sur les stimuli (figure 1).
Les données pour la durée d’acquisition totale (45min) sont analysées afin d’obtenir une cartographie
rétinotopique de référence (100% soit 15 cycles) pour la méthode optimisée et non-optimisée. Puis, différentes
cartes sont calculées en diminuant la quantité de données pour chaque méthode.
Résultats. Les résultats préliminaires sur la cartographie rétinotopique optimisée mettent en évidence une
faible dégradation de la qualité des cartes jusqu’à 60% (9 cycles) du temps d’acquisition. Entre 40% (6 cycles)
et 60% du temps d’acquisition nous observons une dégradation rapide des cartes dont la délinéation reste
possible mais avec une perte de précision importante. En dessous de 40% du temps d’acquisition total, il n’est
plus possible de cartographier les aires visuelles (figure 2). Enfin, nous n’observons pas de différences
importantes entre les cartes rétinotopiques obtenues par cartographie optimisée et non-optimisée.
Discussion. Malgré l’introduction de la tâche attentionnelle, nous ne retrouvons pas le gain de 30% de signal
BOLD rapporté par Bresler et Silver (2010). Cependant, nos résultats montrent qu’il est possible de gagner
40% de temps d’acquisition permettant une cartographie complète en 27 min.