Peu de matériaux ont connu une transformation aussi spectaculaire que l’aluminium. Aujourd’hui omniprésent, il est resté jusqu’à la fin du XIXe siècle un métal rare, réservé aux savants et aux amateurs de luxe. En 1886, la découverte du procédé électrolytique a engendré une formidable révolution scientifique, technologique et économique. Dès lors, l’industrie de l’aluminium s’est engagée dans un processus de création continu, au profit des grandes productions du XXe siècle : aéronautique, automobile, mais aussi cannettes de bière, papier d’emballage, etc. L’aluminium offre ainsi un bel exemple d’offre créatrice répondant à la demande sociale, engendrant des formes originales d’organisation des marchés et des entreprises et accélérant le changement des sociétés contemporaines. Réunissant les meilleurs spécialistes mondiaux dans une perspective comparative, cet ouvrage vise à une histoire globale de de l’aluminium au sens où l’aurait entendu l’école des Annales à ses origines et aborde, sous l’angle de la création, les divers champs de la discipline historique.À travers une réflexion sur l’innovation technologique et ses acteurs, dans sa double dimension de l’innovation de procédés et de produits, l’ouvrage traite dans un premier temps de la création continue de l’aluminium. Il s’intéresse ensuite au passage d’une époque dominée par les grands cartels de producteurs à une autre où, en tant que commodity, l’aluminium se négocie sur le London Metal Exchange, entraînant des transformations profondes au sein des multinationales du secteur. Il trace enfin, autour des rapports entre industrie et patrimoine, un bilan des formidables transformations de l’espace engendrées par l’aluminium, et met en exergue sa place particulière au sein de notre civilisation moderne, que traduisent chacune sous leur formes propres la littérature, les loisirs de masse et l’architecture.