La revitalisation des langues amérindiennes en Amérique latine
Résumé
In recent years, various changes in favor of Amerindian languages have emerged in Latin American legislations. These reforms are indicative of the attention paid by the Latin American states to the preservation of languages spoken by a significant part of their population, but now endangered. In this context, this contribution aims to analyze the scope of these recent legal developments and to examine the nature and the extent of the linguistic rights of Native Americans. Obviously, these language legislations express the political will to reflect in the law the multiculturalism of Latin American societies. However, few legal measures give substantial linguistic rights to Amerindians. Most of them aim to enable native speakers to access information through translations or media in their own languages. This should be linked to the issue, very controversial in Latin America these last years, concerning the right of indigenous peoples to be informed and consulted on all matters affecting them.
Ces dernières années, différentes évolutions en faveur des langues amérindiennes se sont fait jour dans les législations latino-américaines. Ces réformes sont révélatrices de l’attention portée par les États latino-américains à la préservation des langues parlées par une part significative de leur population, mais désormais menacées de disparition. L’objet de cette contribution est donc d’analyser la portée effective de ces évolutions juridiques récentes et de s’interroger sur la nature et l’étendue des droits reconnus aux peuples amérindiens en matière linguistique. À l’évidence, ces législations linguistiques reflètent la volonté politique d’inscrire l’identité (les identités) des sociétés latino-américaines dans le droit. Émerge ainsi un « droit démotique » révélateur d’une redéfinition du pacte social fondé sur une meilleure reconnaissance des différences culturelles et identitaires qui traversent les populations nationales. Ces évolutions traduisent également une meilleure mise en œuvre des textes internationaux relatifs aux droits des peuples autochtones. Pour autant, force est de constater que parmi les mesures étudiées, rares sont celles accordant de véritables droits linguistiques substantiels.