Du voyage dans les traités d'éducation aux pratiques royales et aristocratiques: le cas français au XVIIIe siècle
Résumé
Si par contraste avec d’autres souverains européens les Bourbons ont moins voyagé au XVIIIe siècle, cela tenait-il à leur conception du pouvoir ? Le lien consubstantiel entre le voyage et l’activité princière a amené les traités d’éducation du prince à poser la question du statut et des diverses fonctions de cette pratique (militaire ou diplomatique, de politique intérieure, éducative…), en même temps que celle de la différence prônée entre les princes appelés à régner, les autres princes du sang et les simples nobles du Grand Tour. D’une vingtaine de traités d’éducation du prince, essais philosophiques ou œuvres de fiction français, on déduit qu’il serait simpliste de constater qu’un engouement pour les voyages aurait succédé à une demande de stabilité. Il s’en dégage plutôt trois cas de figures qui souvent coexistent dans un même texte. Pour le premier l’expérience du voyage n’est pas du ressort du souverain. Dans le second cas c’est le voyage des autres, espions, savants ou administrateurs, qui doit servir à le guider. Mais on observe aussi que le prince est par certains auteurs encouragé à voyager malgré les risques encourus. Si pour Duguet, Diderot ou Mme de Genlis son voyage peut devenir utile au bonheur des peuples, il n’en doit pas moins être médité et préparé avec le plus grand soin, devenant une branche même de la science politique à laquelle seront formés les futurs dirigeants.
Domaines
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