Quantitatif versus qualitatif ? Lorsque l'enquête ethnographique contrarie les résultats du questionnaire
Résumé
Lors d'une expérience vécue au moment de la thèse , est apparue une remise en question massive de l'hypothèse centrale, à savoir la dimension éminemment spatiale du sens de la chasse, notamment dans la France post-moderne. Insérée au sein d'un questionnaire de plus de soixante-dix variables, une question essentielle à nos yeux voyait l'enjeu territorial relégué derrière les problématiques temporelles. Résultat d'autant plus problématique que ce cinquième questionnaire était le plus ambitieux quant au public visé : les plus de 28 000 chasseurs de la Somme, dont 5 240 répondirent. Notre propos visera d'une part à montrer en quoi l'enquête ethnographique menée antérieurement et en parallèle à ces questionnaires permettra de discuter les données quantitatives ainsi produites. Dans un deuxième temps, nous avons été amené à nous interroger sur les biais inhérents à l'exercice du questionnaire, notamment quant à la charge symbolique des termes employés dans la formulation des questions, l'ordonnancement de ces dernières et la temporalité du questionnaire lui-même au regard de la conjoncture sociopolitique du moment, dont ici particulièrement les dossiers cynégétiques présents sur l'agenda politique. Enfin, cet échec initial, ou ce qui aurait pu être interprété comme tel, a pu être " retourné " dans la mesure où il a obligé à produire une " théorie " de ce paradoxe, notamment en proposant une conversion du temps en espace.. En ce sens, cette expérience perturbante nous a convaincu de la nécessité de mixer les approches pour appréhender notre objet.
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