L’Ariège, le Lot, la Lozère, le Tarn ou encore le Cantal sont autant de départements en zone de Massif où le télétravail et les « tiers-lieux » font historiquement l’objet d’un développement par les politiques publiques. Impulsé par la DIACT à partir de 2005, le déploiement de télécentres, lieux dédiés au télétravail au sens large, a pour objectifs complémentaires la déconcentration des activités des grandes agglomérations en périphérie, la réduction des congestions urbaines et la redynamisation des territoires peu denses. Nous nous sommes donc interrogés quant aux effets des politiques publiques en la matière sur les territoires isolés, notamment semi-montagneux, tant sur l’espace que sur les mobilités. La pénétration des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les différentes sphères ont certes entraîné un assouplissement des conditions de l’activité au regard du temps et de l’espace (Lenz, Nobis, 2007), mais la vision des aménageurs révèle une posture qui surestime le potentiel des TIC, dans la lignée de certains auteurs annonçant la fin des mobilités physiques, de la ville ou encore de la géographie. De fait, les politiques publiques du télétravail et des télécentres se sont révélées en grande partie inefficaces pour « rééquilibrer » les territoires (Paavonen, 1999 ; Crouzet, 2002; Moriset, 2011).