Alors que l’Etat islamique était proclamé en juin 2014 en Syrie et en Irak, et que son leader, Abou Bakr al-Baghdadi, apparaissait pour la première fois publiquement au début du mois suivant, l’organisation djihadiste avait déjà préparé son extension dans d’autres pays de la région. La Libye occupa une place de choix dans ce projet, d’abord pour le chaos politique et sécuritaire consécutif à l’intervention militaire de l’OTAN et la chute du régime de Kadhafi en 2011, puis par le retour de vétérans libyens de Syrie et d’Irak, voire d’Afghanistan, dans leur pays pour installer une branche libyenne de l’Etat islamique. Celle-ci réussit à contrôler la ville de Syrte et à mettre en place un semblant de gouvernance, tout en réalisant des attentats en Libye et ailleurs. La chute de Syrte en décembre 2016 suite à l’offensive menée par les milices de Misrata laissa penser que l’Etat islamique en Libye était fini. Cependant, depuis l’été 2017, des signes montrent que les djihadistes se reconstituent et se restructurent, dans l’objectif de revenir à leur plus fort.