Aimons la ville
Résumé
Faire la ville ou la gérer fait partie des savoirs reconnus mais n'a de sens que si cela aboutit aussi à " faire aimer la ville " : aimer sa ville, aimer les villes, aimer la ville ou encore s'aimer en ville, aimer les urbains, aimer les rencontres qui sont sans doute le sel même de l'urbanité. Nous sommes loin des discours technocratiques, de la planification, du management et de la maîtrise, mais nous ne sommes pourtant pas loin de ce qui fait le travail de tous ceux qui fabriquent et qui gèrent la ville au quotidien. Car nous nous intéressons ici aux attachements urbains, à tous ces liens qui se tissent avec la matière urbaine elle-même, avec un cadre bâti et ses formes, avec la nature que l'on réinvente en ville, avec un milieu, avec aussi les autres habitants que l'on fuit ou que l'on recherche. Nous faisons ici un pas de côté par rapport aux thèmes traditionnels de la ville (logement, foncier, transports, etc.) pour voir comment l'écologie politique et son souci des attachements et des milieux permettent de recomposer les problèmes. Comment vivre ensemble, séparés, tout en gardant la possibilité de franchir des barrières, en tenant compte de tous les potentiels ? Comment profiter de l'action des artistes qui nous offrent sans cesse un nouveau regard sur la ville ? Comment repenser l'écologie urbaine, avec les espèces animales, dans des espaces désormais métropolitains, avec des enjeux de paysage ? Comment, enfin, répondre à la mobilisation des publics sur les projets et les situations ? Autant de questions essentielles abordées dans cet ensemble riche et passionnant dont l'enjeu est de comprendre comment une véritable démocratie urbaine peut être un levier pour faire aimer la ville à tous ceux qui la vivent. Nous pratiquons désormais des " cosmopolitiques " parce que les liens qui nous attachent à nos mondes ne sont pas à trancher mais à rediscuter, parce que la complexité est la base même de toute l'écologie, parce que l'incertitude de notre temps rend caduques ou ridicules les prétentions dogmatiques ou technocratiques. Ces " Cahiers théoriques pour l'écologie politique " se veulent une contribution régulière pour penser l'activité politique des acteurs qui font tenir ces collectifs incertains, qui cherchent à recomposer des espaces de pouvoir ouverts.