« Le pathos de la crainte dans La Boétie, Discours de la Servitude volontaire »
Résumé
La vulnérabilité relève au XVIe siècle du couple crainte et assurance, que l’on examinera en lisant ensemble Aristote (Rhétorique, II, 5) et le Discours de La Boétie. I) Le pathos de la crainte, ignoré par la critique actuelle, se condense à la fin du Discours, place habituelle du recours au pathos. II) Dans le chapitre d’Aristote, les lieux auxquels recourt La Boétie dressent le portrait de la Cour comme d’un monde plein de dangers mortels. III) L’emploi du pathos de la crainte par La Boétie révèle l’enjeu ultime du Discours : en se laissant saisir par le pathos, le lecteur comprend de l’intérieur quels sont, en dernière analyse, “le ressort et le secret de la domination” que dénonce La Boétie.