, Mais si on peut s'intéresser aux logiques contemporaines de faire la ville, on peut également s'interroger sur l'épaisseur sociale et culturelle de l'animation faite au quotidien par les habitants. L'article de Catherine Gautier permet d'affirmer la place des pratiques populaires et de la mémoire collective dans l'animation de certains quartiers de Saint-Etienne. A partir d'une entrée socioanthropologique, il s'agit de montrer comment l'animation émerge des sociabilités ordinaires dans la ville et mobilise en particulier les ressources que sont les cafés cosmopolitiques et les pas de porte. A l'heure où l'animation devient l'objet de stratégies urbaines, que dire et que faire de ces lieux générateurs d'animation et pourtant au devenir incertain dans les villes en décroissance ? Par un tout autre cheminement, l'animation ordinaire des rues peut aussi être observée, moyennant une attention toute particulière aux allers et venues des passants. Avec l'article de Dimitra Kanellopoulou il s'agit de rendre compte d'une rue du centre historique d'Athènes en s'intéressant aux passages et aux micro-événements qui forment la contexture de l'animation d'un lieu, l'épreuve de la vie urbaine. On voit alors émerger deux versions très différentes de l'animation contemporaine, l'une à caractère principalement commercial et l'autre reposant essentiellement sur une logique citoyenne

, Les questions de cohabitation, de voisinage et d'hospitalité sont ici passées au filtre d'une entrée sonore. Le son devient alors le révélateur d'une animation faite de tension et de conflit, tout autant que d'une question politique non résolue relative à l'accueil de la marginalité dans l'espace public. Enfin, si l'animation se prête à l'usage de méthodes ethnographiques, elle peut aussi être mise à l'épreuve de la recherche-création. L'article de Léna Massiani s'inscrit dans cette perspective en proposant diverses expérimentations avec les habitants. Partant d'une démarche participative et collaborative, il s'agit de sensibiliser le corps habitant, de mobiliser ses ressources et d'activer ses potentialités pour opérer une lecture et une composition sensibles des espaces publics. D'une certaine manière, l'animation est explorée ici en termes d'immersion, L'ethnographie des conduites s'ouvre ainsi sur une réflexion sur la transformation des espaces de mobilité piétonne. L'animation peut être observée mais également écoutée

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