Entre lions et loups : à propos des comparaisons homériques* - Université Grenoble Alpes Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Gaïa - Revue interdisciplinaire sur la Grèce archaïque Année : 2016

Between lions and wolves : about Homeric similes

Entre lions et loups : à propos des comparaisons homériques*

Résumé

Studying the Homeric similes that deal with lions, wolves or boars, we seek to show how various they are, with a great poetic quality and far from generally admitted stereotypes. Great predators serve most often as models for victorious warriors, but in the detail of the similes, their desire to torn and tear to pieces their prey remains as suspended in the narrative, only seldom reaching consumption. In books 17 and 18 of the Iliad, several similes show heroes defending Patrocles’s corpse as animal mothers or lions defending their youngs or arriving too late to do it. Comparisons as a whole, and particularly the Achilles’ similes as a lion in books 18 and 20, allow to draw a paradoxical conclusion : the strongness and wealth of the lion go without saying, but the narrator shows his interiority (his θυμὸς) ; samewhile Odysseus and Diomedes, seen as two boars, receive the qualification of de μέγα φρονέοντε. The animals whom we are waiting as images of the most absolute savagery are endowed with a « magnanimous heart ». They are anthropomorphised. Instead of heroes becoming savage beings as we were waiting for, we see a kind of heroisation of wild animals.
L’étude des comparaisons homériques à des lions, des loups ou des sangliers cherche à montrer leur variété et leur qualité poétique, loin des stéréotypes généralement admis. Certes, les grands fauves servent le plus souvent de modèles pour les guerriers vainqueuts, mais dans le détail des comparaisons, leur désir de déchirer ou déchiqueter leur proie reste suspendu dans le récit, n’allant que rarement jusqu’à la dévoration. Dans les chants 17 et 18 de l’Iliade, plusieurs comparaisons montrent les héros dans la défense du corps de Patrocle comme des mères animales ou des lions défendant leurs petits ou arrivant trop tard pour le faire. L’ensemble des comparaisons, et en particulier les comparaisons d’Achille à un lion aux chants 18 et 20, suscitent une conclusion paradoxale : la force et la puissance du lion vont pour ainsi dire de soi, mais le narrateur montre son intériorité (son θυμὸς) et de même Ulysse et Diomède vus comme deux sangliers sont qualifiés de μέγα φρονέοντε. Les animaux qui sont censés servir de modèles de la sauvagerie la plus absolue sont dotés dans les images d'un “cœur magnanime”. Ils sont anthropomorphisés. Au lieu d'un ensauvagement des héros auquel on pourrait s'attendre, on assiste à une héroïsation des animaux sauvages.
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Dates et versions

hal-01503947 , version 1 (30-04-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01503947 , version 1

Citer

Françoise Letoublon. Entre lions et loups : à propos des comparaisons homériques*. Gaïa - Revue interdisciplinaire sur la Grèce archaïque, 2016, Dossier thématique Déchirer, dévorer, dépenser en Grèce ancienne, dir. Jocelyne Peigney, 19, pp.127-150. ⟨hal-01503947⟩

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