Le récent film d’Apichatpong Weerasethakul (Cemetery of Splendour, 2015, 122 min.) nous propose une expérience singulière : celle de l’indécision du voir. Indécision d’abord portée par la trame narrative, indécision aussi face au statut des images, indécision encore liée au fait que les objets de perception s’effacent ici au profit de l’arrière-plan. En s’intéressant à trois déclinaisons de ce dernier phénomène singulier – 1. Quand le fond cinématographique prend consistance ; 2. Quand l’atmosphère teinte l’expérience ; 3. Quand les immatérialités s’expriment – il s’agira dans ce texte de s’attacher aux manières ténues et diffuses au travers desquelles le film permet de révéler le potentiel sensible d’un lieu et tenir ainsi la promesse du cinéma.