Proximity strategies for the promotion of economic alternatives among the social and solidarity economy
Les stratégies de proximité de l’ESS au service des alternatives économiques
Abstract
This thesis is about initiatives in the field of the Social and Solidarity Economy (SSE) that put forward proximity-based organizations departing from the dominant paradigm, and especially from the predominant neoliberal ideology. They are born from the concerns of the civil society and result in the creation of local answers to problems arising from the multidimensional crisis that encompasses social, political, economic and environmental issues. The proliferation of these alternative economic experimentations could be an opportunity for the emergence of more diverse ways to devise and govern the economy. However, when they build local production networks, these initiatives encounter isomorphic influences from the prevailing institutional system that seem to hinder their development and push them toward normalization. This can jeopardize their power to transform the society and the economy on a bigger scale. This research provides an explanation of this phenomenon through a meso-economic analysis of the interrelations within the SSE and with the public and lucrative sectors. The purpose is to explain the logic of local coordination that favours the efficiency of these alternatives and of those who result in the resilience of the neoliberal system that they criticize. The thesis is divided into three parts; an historical one that gives perspective on the present issues, a theoretical one that adopts a heterodox and institutional standpoint in order to provide analytical tools that are specifically suited to the chosen subject. The economy of proximity is the main scientific discipline that was selected, with intakes from the economy of convention. Lastly, an empirical part, based on a multidisciplinary approach presents the geographical, institutional and organizational proximity relations of four local SSE networks in the area of Grenoble-Alpes-Métropole and an assessment of their impact ; a territorial pole of economic cooperation (PTCE), a local network of the ethical bank La Nef, a network of urban community-based gardens and a network of local currency and community exchange systems.
Cette thèse a comme sujet d’étude les initiatives au sein du secteur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) proposant des logiques de fonctionnement de proximité en rupture avec le paradigme dominant, particulièrement opposées à la prééminence des logiques néolibérales. Elles sont le produit des préoccupations actuelles de la société civile, qui fait émerger des réponses locales et transversales à la crise multidimensionnelle (économique, sociale, environnementale et même politique) des institutions occidentales. La multiplication de ces expérimentations « alternatives » pourrait constituer une nouvelle opportunité pour faire valoir l’émergence de logiques plurielles dans la manière de concevoir et de gouverner l’économie. Pourtant, lors de la construction de leurs réseaux territoriaux, des tendances isomorphiques avec le paradigme dominant semblent freiner le développement de ces structures alternatives ou les pousser vers une normalisation, ce qui les empêche d’avoir une portée transformative sur l’économie et la société à plus grande échelle. Ce travail de recherche propose une explication à ce phénomène à travers une analyse méso-économique des interrelations au sein de l’ESS et avec les secteurs économiques public et lucratif. Cette analyse a pour objectif de mettre en lumière celles qui améliorent l’efficacité des « alternatives » et celles qui sont plutôt orientées vers une résilience du paradigme dominant qu’elles critiquent. Elle est découpée en trois parties. Une partie historique, qui permet de situer les opportunités et les risques du mouvement actuel au regard des évènements passés. Une partie théorique, qui fournit des outils d’analyse s’inscrivant dans une vision hétérodoxe et institutionnaliste de l’économie et s’appuyant sur le courant de l’économie de la proximité enrichi d’apports de l’économie des conventions avec pour but la restitution de la pluralité des logiques et des revendications politiques. Et enfin, une partie empirique qui découle de cette approche pluridisciplinaire et permet une analyse des relations de proximité géographique, institutionnelle et organisationnelle que les alternatives entretiennent sur leurs territoires. Dans le cadre de cette thèse, c’est le territoire de Grenoble-Alpes Métropole qui a été choisi en tant que terrain d’observation et qui a donné lieu à une modélisation de quatre différents réseaux alternatifs locaux ; celui du Pôle Territorial de Coopération Économique (PTCE) pôle ALPEN, celui de la banque éthique la Nef, celui des jardins communautaires vus sous le prisme de l’association Brin d’Grelinette, et celui des Monnaies Locales et Communautaires (MLC), représentées par plusieurs types d’organisations. L’efficacité de ces différentes stratégies d’utilisation des relations de proximité pour atteindre les buts que se sont fixés les structures et leur impact sur l’économie a aussi été évaluée.
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