La science économique en débats et en défaut face à la crise - Université Grenoble Alpes Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2016

La science économique en débats et en défaut face à la crise

Résumé

Les analyses économiques ignorent la guerre, les conflits, les menaces armées ou les investissements nécessaires à la dissuasion et à la défense d'un territoire. Dans ce contexte, deux hypothèses sont présentes ; d'une part la guerre est supposée être un état normal, et d'autre part le développement économique conduit inéluctablement à une paix durable. Si les prédations primitives, esclavagistes ou colonialistes ont été progressivement condamnées, les rapports de force militaires, économiques ou culturels restent bien présents dans le monde moderne. Les antagonismes entre les systèmes économiques ont été violemment ou progressivement résolus par les révolutions, les guerres ou les contestations idéologiques ou religieuses. Au début des années 1990, le communisme propre à l'Union soviétique s'est effondré et l'essor mondial de l'économie de marché a laissé, un temps seulement, imaginer que les guerres allaient disparaître 1. Aujourd'hui, dans un monde tourné vers le marché et l'intérêt individuel, une société « consumériste » se développe, avec un essor des frustrations matérialistes provoquées par l'importance des choix offerts par les marchés et les moyens réduits au regard de salaires relatifs déclinants. Il en résulte une production croissante « d'oubliés du système », dont une part non négligeable d'entre eux s'inscrivent dans un combat idéologique ou religieux. La cupidité extrême comme forme sociale de la performance ne peut constituer le but ultime des êtres humains. L'espoir matérialiste, porté par les démocraties, d'un développement continu favorable à la « masse » des vivants se conjugue aujourd'hui avec l'essor d'une pauvreté relative et de la précarité. Il en résulte aussi un rejet des valeurs démocratiques et un retour vers des formes d'intolérance et de refus de la liberté individuelle et collective de penser. Les Grands classiques du début du XIXe siècle, Ricardo, Malthus et Marx étaient pessimistes ; selon eux les salaires ne pouvaient pas s'élever durablement au-dessus du minimum vital, celui de la subsistance. L'essor des machines industrielles puissantes exerce une pression négative sur le prix des marchandises et raccourcit éventuellement le temps de travail des salariés, mais la création d'une « armée de réserve » (chômeurs) permet d'empêcher que les 1 Une telle pensée avait déjà conquis les esprits des socialistes « utopiques » et des républicains au milieu du XIXe siècle, en prédisant la fin des conflits armés entre les Etats.
Fichier principal
Vignette du fichier
La science économique en débats et en défaut face à la crise économique, 2016.pdf (987.74 Ko) Télécharger le fichier
image.png (5.55 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...

Dates et versions

hal-02080923 , version 1 (27-03-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02080923 , version 1

Citer

Jacques Fontanel. La science économique en débats et en défaut face à la crise. 2016. ⟨hal-02080923⟩

Collections

UGA LIAMA CESICE
86 Consultations
160 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More