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Le laboratoire Méthodes et Histoire de l’Architecture (MHA) est le nouveau nom de notre unité précédemment dénommée Les Métiers de l’Histoire de l’Architecture, Edifices, Villes, Territoires (MHAevt). MHA est une équipe d’accueil (EA7445), hébergée l’ENSA de Grenoble, rattachée à l’EDSHPT, Sciences de l’Homme du Politique et du Territoire (ED454), école doctorale de l’Université de Grenoble Alpes.L’activité du laboratoire porte sur l’analyse critique de l’architecture à travers la caractérisation de ses processus de conception et de fabrication. Nous concevons l’architecture en tant que discipline articulant les relations entre édifices, villes et territoires, notre approche est transcalaire. L’architecture est envisagée dans son contexte spatial, temporel, technique, social, économique et culturel. Nous examinons les méthodes de conception de l’architecture, en contextualisant, dans le temps et dans l’espace, les conditions qui l’ont vu naitre.

Web : https://mhaevt.grenoble.archi.fr

Notre regard se situe à trois niveaux.

Sur un plan théorique, nous considérons les processus de conception en analysant les discours, les idées et les théories qui les accompagnent, nous intégrons aussi bien l’architecture savante que vernaculaire (art et esthétique ?)

Sur un plan conceptuel et projectuel, nous cherchons à caractériser les outils et les techniques de conception. L’instrumentation est considérée à la fois dans son épaisseur historique et dans son rapport le plus contemporain aux techniques numériques d’information et de communication.

Sur un plan matériel et physique, nous nous intéressons au patrimoine bâti du XIX et XX, à travers la compréhension de son histoire et de sa matérialisation.

Ces trois approches structurent nos axes scientifiques dans une forme de complémentarité et d’enrichissement.

Notre démarche se caractérise par une double dynamique qui va d’une recherche fondamentale, à travers l’analyse critique et historique, à une recherche appliquée qui s’intéresse à la compréhension et à la mise au point des outils les plus avancés de la conception et de la fabrication.

L’analyse historique constitue un sondage du passé, elle nous permet d’appréhender le présent et d’envisager l’avenir. La connaissance et la compréhension approfondies des enjeux et des modes de la pensée constituent pour nous des moyens privilégiés de penser le futur. L’histoire est pour nous une méthode d’investigation, elle nous permet de mieux comprendre les processus à l’œuvre dans l’édification de nos espaces de vie. Nous inscrivons nos analyses dans le temps en intégrant une mesure des évolutions et des transformations.

Nous interrogeons l’évolution et les caractéristiques de la pensée architecturale et des processus conceptuels, pour nous permettre de comprendre et d’examiner les méthodes projectuelles contemporaines. Nous cherchons à identifier les enjeux soulevés par la discipline architecturale tout en considérant les techniques et les outils qui l’accompagnent et qui structurent les modalités de la conception et de la construction.

Nos travaux contribuent ainsi à la caractérisation des modalités de la conception ainsi que de son instrumentation, à travers ses modes de représentation ou de matérialisation. L’analyse et la connaissance des outils de l’architecte, donnent lieu à la mise au point de nouveaux outils et de nouvelles méthodes. Le regard historique que nous portons sur ces outils et sur les modalités cognitives associées, nous permet de contribuer à l’acceptation des transformations socio-culturelles et à faciliter l’appropriation créative des techniques. Ainsi notre approche se révèle un moyen de penser les technologies les plus récentes en allant jusqu’à l’usage des données ouvertes ou des algorithmes de l’intelligence artificielle.

Axes de recherche

Nos travaux portent sur l’analyse critique de l’architecture à travers la caractérisation de ses processus de conception et de fabrication. Nous interrogeons l’architecture dans ses dimensions théoriques et pratiques et nos activités sont organisées en trois axes. Cette structuration thématique n’est pas exclusive ou hermétique, certains travaux sont à cheval sur plusieurs axes, et notre découpage doit se comprendre dans sa complémentarité et dans une logique d’enrichissement. Nous privilégions un croisement des regards et des approches. Notre regard est transcalaire, il s’établit de l’échelle de l’édifice à celle du territoire, en passant par l’échelon urbain.

Axe 1 : Dimensions critiques et théoriques de l’architecture :

Le premier axe regroupe les travaux ou les problématiques qui s’intéressent plus particulièrement aux dimensions théoriques et critiques de l’architecture. L’analyse des processus de construction des idées et des concepts, qui sous-tendent la démarche de l’architecte, ou qui accompagnent la mise au point d’un édifice, est au centre des préoccupations. Cette histoire des idées analyse les pensées, les débats et les discours de l’architecture sur une période donnée ou dans un contexte particulier. L’identification des moments de rupture ou de continuité, les dialogues, confrontations, croisements ou transpositions disciplinaires sont considérés. L’apport des arts, des arts visuels, des scènes intellectuelles ainsi que la prise en compte des contextes sociaux, techniques et économiques constituent des clés pour comprendre la formation des concepts et éclairer les modalités et les enjeux de l’architecture. Les processus de création et les modalités de déplacement de la pensée, chez les artistes ou les architectes, sont convoqués pour éclairer les pratiques.

Ces questionnements portent sur la période du XX° siècle mais également sur l’époque contemporaine, en s’intéressant par exemple aux nouvelles formes d’organisation, aux nouvelles pratiques, ou en prenant en compte les défis sociétaux à relever dans le contexte d’urgence climatique ou de mutation technologique. Cette compréhension des enjeux à travers leurs épaisseurs historiques et culturelles, constitue pour nous un moyen privilégié pour penser le contemporain et envisager le futur.

Axe 2 : Dimensions projectuelles et instrumentales :

Le second axe s’intéresse plus particulièrement aux outils de la conception architecturale et urbaine. Nous caractérisons les méthodes et les instrumentations de ces processus. Les outils nous appareillent le monde et ils participent à nos modes de compréhension et de projetation. Les outils sont activateurs de la pensée architecturale et nous examinons leurs influences. Nous les considérons dans leurs contextes, à travers leurs évolutions historiques, à travers la compréhension des transformations socio-techniques qui les accompagnent. Le dessin ou le relevé, la géométrie et les tracés régulateurs, l’image animée, l’image en mouvante, l’usage des algorithmiques et des données, la fabrication robotisée ou encore la cartographie, ainsi que les formes de néo-cartographie qui émergent, constituent autant d’instruments que nous examinons.

L’analyse de l’ancrage historique des outils de la conception s’accompagne d’expérimentations et de développements de prototypes. Nous participons ainsi à la mise au point de nouveaux outils ou de nouvelles techniques, et notre regard nous permet d’envisager les développements les plus récents et de contribuer à leurs appropriations techniques et culturelles. Ces questions prennent particulièrement sens dans une perspective de transition numérique.

Par ailleurs cet usage des techniques numériques est mis au service de l’analyse et du traitement de corpus historiques et architecturaux. Nous mobilisons les méthodes du re-dessin, nous construisons des cartographies, nous réalisons des numérisations, des rétro-modélisations, nous constituons des bases de données du patrimoine immatériel ou des matérialisations par impressions 3D du patrimoine matériel. L’usage de la vidéo, outil de relevé, nous permet d’atteindre un imaginaire, et d’établir la pensée en acte comme une donnée de la conception architecturale contemporaine.

Axe 3 : Dimensions matérielles et physiques :

Notre troisième axe scientifique porte plus spécifiquement sur les dimensions matérielles et physiques de l’architecture. Nous interrogeons dans cet axe les relations du bâti à l’histoire et aux processus de transformations, ainsi que les formes spatiales, les compositions, les qualités et la hiérarchisation des espaces, dans la perspective d’une analyse des dispositifs et de la matérialité des édifices construits.

La connaissance historique du bâti, de sa genèse jusqu’à ses éléments physiques constitutifs, est envisagée dans une démarche de projet, qu’il s’agisse d’entretien, de conservation, de restauration ou de réhabilitation. La notion de patrimoine est ici mobilisée pour explorer les enjeux épistémologiques, techniques et professionnels de l’intervention dans l’existant. Les réalisations du XXe siècle sont considérées avec une attention particulière, non pas parce qu’elles constitueraient une catégorie de patrimoine en soi, mais parce qu’elles mobilisent des matériaux et des savoirs techniques d’une grande diversité.

Cette approche de la matérialité croise ainsi l’étude des formes et des qualités architecturales avec celle des modes constructifs et des équipements techniques qui leurs sont attachés. Cela dans une perspective critique dans la mesure où il s’agit d’interroger des savoir-faire techniques – traditionnels ou relevant des productions de l’ère industrielle – à l’aune des enjeux contemporains.